Lake

2021 • Gamious • Publié par Gamious et Whitethorn Games

PC
PS4
XONE
Switch
PS5
Series X
Stadia
data

Mon historique

J'y ai joué pour la première fois en 2023.

J'y ai joué sur PS5 (en cours).

Mes impressions

😕 Décevant

Serait-ce… un strand-type game ?

L’idée est très intéressante ! Une histoire qui se conte au rythme des livraisons, dans un cadre qui fait vacances et transmet ce fantasme du retour à la campagne, chez les parents ; c’est touchant et ça fait rêver.

Malheureusement, la narration pêche. On sent que les auteurs ont des ambitions de mise en scène mais qu’ils ne réussissent pas à les mener à bien. Les plans de caméra sont souvent inintéressants, le jeu d’acteur n’a rien de spécial, et les personnages ne se déplacent pas pendant les dialogues, alors on préfère les passer, en lisant rapidement les sous-titres comme si c’était un simple visual novel en 2D. Les choix de dialogue ne sont pas pertinents (Quel est l’interêt d’avoir le choix entre être agréable et désagréable ? Il faut arrêter avec ces options idiotes.) et sans conséquences. Or, on n’est pas dans Genshin Impact, qui peut se permettre des choix de dialogue vides de sens dans le simple but d’ajouter de l’interactivité, mais bien dans un jeu qui se repose sur son écriture et ses personnages. Alors toutes ces décisions maladroites sur la forme, soit trop ambitieuses pour fonctionner, soit qui ne racontent rien, font tâche et donnent l’impression que le concept manque de mâturité — ou, pour le dire plus franchement, que le jeu n’est pas fini.

Il me semble également que la narration ne se donne pas assez de temps pour installer une émotion chez le joueur. Les dialogues avec les habitants sont désespérément trop rapides, ne laissant que rarement le temps de créer une connexion humaine et d’apprendre à les connaître. De la même manière, les auteurs semblaient avoir une idée intéressante derrière la tête en écrivant les scènes cinématiques, mais en pratique, on n’atteint jamais leur potentiel émotionnel. Je pense aux retours à la maison le soir, alors que le personnage principal appelle sa mère puis s’endort devant la télé ; ou encore l’introduction qui nous présente l’appartement du personnage, dans la nuit, éclairé seulement par l’ordinateur. Je vois dans ces instants une mélancolie, une solitude qui est touchée du doigt mais jamais réellement explorée, alors que cela me semble être autour de ces scènes que tourne tout le jeu. C’est comme si les auteurs avaient finalement manqué de courage dans leur mise en scène, lisse et fuyante. C’est peut-être une crainte de manquer de rythme pour un jeu vidéo, et effectivement on n’a pas le temps de s’ennuyer avec cet enchaînement constant de scènes. Cependant, quand on fait le bilan après une session, on a l’impression de n’avoir qu’effleuré le potentiel émotionnel du jeu, de ne pas avoir vécu l’expérience humaine que le concept nous promettait. L’exécution est si timide que je ne suis même pas certain de la profondeur et des thèmes initialement espérés par les auteurs. De plus, les payoffs, par exemple l’arrivée de la title card sur une grande musique émotionnelle, tombent à plat à cause des setups insuffisants.

Sinon c’est joli mais bon, l’eau est quand même moche pour un jeu qui s’appelle Lake.