Avec mon ami Mathieu, on aime beaucoup passer nos soirées à essayer tous les jeux coop disponibles sur le PS Store, jusqu’aux jeux indés les plus douteux. C’est la seule personne que je connaisse avec qui je peux passer des soirées sans honte sur des titres répondant à de doux noms tels que Dead Nation ou Fury Unleashed . Ensemble, on a développé une grande affection pour ces shooters un peu vulgaires mais marrants.
Avant toute chose, il convient de bien délimiter le sujet : je ne parle pas de jeux comme Helldivers ou Assault Android Cactus , à l’esthétique polie et lissée, que l’on peut présenter sans honte à sa copine. Non, là on parle des vrais jeux de zombies et aliens, ces jeux borderline qui tentent l’équilibre d’avoir une allure kitsch et craignos tout en étant quand même cools. Et c’est tout un art. Dead Nation marche bien de bout en bout alors qu’Alienation , du même studio, n’est vraiment pas terrible.
Ce qui est marrant avec ces jeux, c’est qu’au premier abord sur la page du store, on ne peut pas prévoir s’ils seront bons ou vraiment nazes. Alors on les essaie sans trop d’attente, pour rigoler, jusqu’au déclic.
« Attends mais y a un truc, non ? Le jeu est bien en fait ?? »
Et ce moment est croustillant.
Remnant commence comme tous ces TPS qu’on essaie 5 minutes mais où l’on s’arrête parce qu’il est clunky, particulièrement dans son histoire puisqu’on ne comprend jamais de quoi les gens parlent, les cinématiques sont mal cadrées, mal animées, tutti quanti.
Le tuto est chaotique : on ne nous donne qu’une arme de mêlée alors que la maniabilité du jeu est pensée pour les guns… alors on doit bouger la caméra dans tous les sens pour toucher les ennemis… et pourtant, une fois qu’on attrape le flingue ça devient étrangement satisfaisant. Entre deux scènes d’histoire complètement nanar, le jeu nous surprend par des détails de polish inattendus ; notamment la fiabilité du partage de progression entre les joueurs, ou le fait que quand quelqu’un parle à un PNJ, les autres joueurs qui se baladent à côté peuvent entendre la conversation au loin.
Le jeu est rempli de petites bizarreries typiques de ces jeux moyen budget, qui tentent des choses dont on n’avait pas besoin. Il y a ce système de couverture dont on se souvient avec surprise qu’il existe toutes les trois heures, ou encore les trois-quarts des équipements qui resteront toujours au fond de l’inventaire parce qu’ils sont juste moins bien que le reste. Malgré tout, le jeu reste satisfaisant de bout en bout.
Ce n’est certainement pas la variété du gameplay qui le sauve, ni la difficulté, rarement au poil. En multi, tout est un peu trop simple, hormis quelques boss qui demandent plusieurs essais avant d’en maîtriser les mécaniques. Bien sûr, vous pouvez essayer de monter la difficulté et vous faire one shot par tous les ennemis, qui sont devenus des éponges à balles. Non, ce qui rattrape le jeu, c’est qu’on a juste assez de nouveautés pour nous tenir en haleine : des armes rigolotes à tester, des nouveaux boss, de nouveaux décors… En somme, une gestion du rythme parfaite pour qui veut vadrouiller à deux et passer une bonne soirée tranquille.
Le jeu a beau être imparfait et parfois décevant, on lui pardonne tout, parce qu’on sent l’amour et la sueur des développeurs à travers tout. Ils se permettent des petites folies ça et là. Surprise ! Un embranchement narratif qui change une zone du jeu et un boss crucial. Et puis hop ! Voilà une base abandonnée où il faut jongler entre deux dimensions pour résoudre des énigmes, trouver des objets cachés et lire des logs. C’est pas l’idée du siècle, mais ça fait plaisir. Parce qu’on peut le faire à plusieurs, et ça fait discuter, on trouve des solutions pour l’équipe, on se sent malin. Tout simplement.
C’est un jeu con mais bien.
Références
- Développé par Gunfire Games
- Édité par Perfect World Entertainment, Intragames
- Disponible sur PC, PS4, XONE, Switch, PS5, Series X|S